Est-ce qu’une dystrophie de la cornée est grave ?
Le kératocône, qui est un type de dystrophie de la cornée, est une maladie encore assez méconnue. Ainsi ses origines, son évolution ou encore ses facteurs de risque restent incertains. Dans les cas les plus graves, la cornée peut se rompre suite à sa déformation. Ce qui peut entraîner une malvoyance due aux cicatrices qui se produisent à sa surface, qui s’opacifie au fur et à mesure.
L’évolution potentiellement très rapide du kératocône, ses possibles conséquences handicapantes sur la vision et les difficultés à le diagnostiquer correctement à ses débuts en font une maladie à ne pas négliger. Par ailleurs, un kératocône est une contre-indication récurrente aux chirurgies réfractives. En cas de kératocône, impossible de faire opérer sa myopie ou encore sa presbytie.
L’évolution du kératocône : rend-il aveugle ?
Le kératocône affecte la cornée en l’amincissant et en la déformant. Celle-ci prend alors la forme d’un cône et peut se fissurer. Ce qui entraîne des lésions qui vont cicatriser et opacifier la cornée. En perdant sa transparence, elle ne permet plus d’avoir une vision correcte. Dans de très rares cas et en l’absence de traitement adapté, le kératocône peut donc entraîner une vision fortement altérée, à la limite de la cécité.
Le kératocône suit 4 stades d’évolution, définis par la classification d’Amsler-Krumeich :
- le stade I se caractérise par un astigmatisme irrégulier,
- le stade 2 débute avec l’amincissement de la cornée et l’aggravation des troubles visuels qui peut par exemple se concrétiser par l’apparition d’une myopie,
- le stade 3 est marqué par la protubérance de la cornée, qui devient conique,
- le stade 4 débute avec l’apparition des cicatrices cornéennes qui rendent opaque la cornée.
Ce n’est qu’au cours du stade 4 qu’existent des risques de kératocône aigu avec perforation de la cornée, appelée hydrops. C’est dans ce cas qu’il y a perte de l’acuité visuelle. Il est alors urgent de procéder à une greffe de cornée.
Voir aussi :
La greffe de la cornée
Causes et symptômes d’un kératocône
Le kératocône est encore aujourd’hui une maladie mystérieuse et méconnue, qui fait plus l’objet de spéculations que de certitudes. De nombreuses études sont en cours afin de déterminer les sources de cette pathologie.
Les origines d’un kératocône et ses liens avec d’autres maladies
Actuellement, des liens avec des maladies telles que la trisomie 21, le diabète ou l’eczéma sont avancés. L’incidence du kératocône chez les personnes atteintes d’un syndrome de Down monte à 6 %. Et il est rare de ne trouver qu’une seule personne atteinte de kératocône dans une famille, un facteur génétique est donc à prendre en considération. Toutefois, le déclenchement de la maladie arrivant au cours de la puberté, une implication hormonale est également à l’étude. L’augmentation de la fréquence des kératocônes mise en évidence chez les personnes atteintes d’allergies expliquerait aussi une origine mécanique de la pathologie. Il apparaîtrait davantage chez les personnes qui se frottent ardemment et fréquemment les yeux. Le kératocône est donc une maladie aux origines potentielles multiples.
Comment savoir si j’ai un kératocône ?
Le kératocône se détecte dans un premier temps grâce à l’apparition d’une autre maladie, généralement un astigmatisme auquel peut être associé une myopie, et dont l’évolution est rapide. En effet, la puissance de la correction visuelle doit être modifiée très fréquemment. S’ensuivent une photophobie importante, une vision qui devient de plus en plus voilée, des larmoiements éventuels et une polyopie (l’œil voit plusieurs fois le même objet).